vendredi 26 décembre 2008

République Manucure


Humour (Noir)

Et l’amour, un si tendre sentiment, une barque naviguant sur les vagues du destin et du hasard ; l’amour, ce fou archi fou, m’a mené jusqu’à ton rivage : toi une fille si tendre et si sage qui adore regarder les yeux de son caniche plus qu’autre chose, merveilleuse image … je te regarde ; tu regarde Max ; je te fais manger du caviar ; tu cours voir si Max va bien, ou s’il est malade par hasard, ou peut-être s’il a faim, le petit malin… Et kan je pense à un moment de tendresse : Ma puce/gamla chérie, tu viens, tu t’approche mais le vilain, petit malin Max te suit, il fait pipi dans notre lit et le grand moment d’amour se transforme tout court en un moment de grand ménage… Ah le carnage, chiwawa sauvage, un chien Arabe aurait pu être de meilleur usage… Et les chiens, partout on les trouve, partout on les croise, prés d’un dépotoir, un abattoir, dans un café le soir, dans le jardin du Passage sur le gazon tout prés d’un arrosoir, ou assis dans un bassin de nouwwar, des les bars, et les bazars, dans les gares, et les restaurants de lablabi harr… Les chiens merdiques, fanatiques, pas du tout sympathiques, pots de colle magiques, des moustiques, pathétique… C’est ça le hic…

Et l’amour, un si tendre sentiment, une barque naviguant sur les vagues du destin et du hasard ; l’amour, ce fou archi fou, m’a mené jusqu’à ton rivage : toi qui adore le manucure/pédicure et les coûteuses chaussures, le régime pour garder la belle allure, les fourrures, et les parures, et les voitures... Toi qui me fait dépenser un salaire de président, oui, un président de la république manucure, femme très chic, très magnifique qui ne sait même pas cuisiner du coucous ou des briks ; ne parlons pas des Osbanes, de la Madfouna ou de la chorba fric… Un président de la république manucure/pédicure : C’est normal que dans mon pays les coiffeuses, charmeuses, tricheuses, allumeuses, bâtissent et creusent, nous affament et nous détruisent, femmes chanceuses ! Oui, les chiens, trop malins, qui prennent tout et ne dépensent rien, qui prétendent vouloir notre bien, anges gardiens, voleurs de nos biens, on doit toujours être fier d’être Tunisien, un plat Tunisien, un peu de Thon, un peu de piment, un peu de tout et surtout de rien, c’est toujours bien de manger traditionnel et de risquer l’empoisonnement ou la salmonelle, de porter la chechia, et la jebba, et de profiter de la vie makrouna (spaghetti ou fell) ; notre vie c’est ça…

Et l’amour, un si tendre sentiment, une barque naviguant sur les vagues du destin et du hasard ; l’amour, ce fou archi fou, m’a mené jusqu’à ton rivage : toi, la délicate fille d’une grande famille, qui adore tout ce qui brille, qui n’as jamais connu les zarbout et les billes, qui avait mille Barbies et qui passait ses vacances aux Antilles, toi que j’aime, et celui qui récolte la faillite, c’est les Billets de trente dinars qu’il sème… Toi qui m’a dragué dans un café du centre ville, un café sur la chaussée, un café qui donnait sur l’Avenue, un café que j’adorais… Un capucin à 300 millimes, un lieu intime, sublime… Je me rappelle que j’étais ce jour là avec Zahra (La rose), fille de Lakhther (Le vert) qui habite à Jbel Lahmer (Montagne Rouge), qui a une cousine à Bhar Lazreg (La mer Bleu), une fille de couleurs, qui a ses malheurs, qui ne savait pas que j’était tricheur, un dragueur, un homme sans valeurs…

Tu m’as regardé ce jour là, milles questions dans tes yeux : Genre : T’as pas trouvé mieux ? Pourquoi t’es avec une bleue? Tu fréquentes de tels lieus ? etc.. etc.. Et moi la honte ! Je me suis senti comme une 404 sans freins en descente, bouche ouverte devant ta gueule charmante, une passion si ardente, et des hormones en monte… J’ai laissé Zahra (La rose) et j’ai promis de l’appelé sur son portable, bien qu’elle n’avait pas de Kortable, 600 millimes exactement sur la table, même pas un pourboire pour le serveur minable, et une course acharnée vers toi ma déesse affable… Quand je me suis retrouvé devant toi, déesse vêtue en robe de soie, j’ai dis d’une voix si douce et tout bas : Veux tu être à moi, et je t’emmènerai au parc Nahli dans les bois (Ayya tarkahli, nhezzek lel nahli), mais là, je comprend pas pourquoi, tu m’as giflé deux fois…

Sous le charme de ta voiture Touareg garée un peu plus loin, et ton portable écran plasma, écran plat, je ne sais pas, technologie qui vient de là bas, et qu’on connaît pas, faute de savoir et faute de frics, tes habits chics, j’ai fait le pot de colle merdique, et j’ai subit tes insultes sadiques… A la fin, comme j’étais peu fin, mais aussi trop malin comme la plupart des chiens, tu m’as filé ton numéro, et tu m’as dit de t’appeler au bureau, tu m’as dit que peut être j’étais un zéro, parmi tout les zéros, un Casanova torero, matador, picador, prêt à subir la mort pour voler le cœur d’une meuf héritière de trésors, de l’or… Un chien j’étais, et un chien toujours je serai, entre moi et Max, il y a aucune différence, à part peut être que j’ai la chance d’emprunter ta voiture élégance, ou de t’accompagner à une soirée de danse, en Italie ou en France… Tous des chiens, trop malins, un plat Tunisien, fait de thon et aussi de piment, du plus petits jusqu’au président, enfants, ou aussi grands… Un plat Tunisien, fait de tout et de rien, contre la faim, trop malin, félins, chiens…

Et l’amour, un si tendre sentiment, une barque naviguant sur les vagues du destin et du hasard ; l’amour, ce fou archi fou, m’a mené jusqu’à ton rivage : toi ma femme, une belle dame, et Max mon chéri, qui dort dans mon lit, et mon pays… Certains disent que la vie est bien, d’autres pensent qu’elle ressemble à rien, c’est bien, enfin, d’être Tunisien… Et tout dépend de ce qu’on a dans la poche, si on fait partie de la droite ou de la gauche, si on est pour la république manucure, ou la république de Droits d’hommes bien sur ; tout dépend de nos choix, et surtout de la loi (faite sur-mesure pour servir la république manucure, coiffure, pédicure)… et c’est bien d’être Tunisien, et de partager avec ses sœurs et frères, les rêves d’adultère, de bières, d’un visa, ou d’un voyage à Ibiza… C’est bien d’être Tunisien, et de la jouer intello ou rigolo, ou parfois gigolo… C’est bien d’être Tunisien, et de vouloir ressembler à un zombi avec des piercings, des tatous, des cheveux longs, ou un crâne rasé, un look fou, créé par eux et adopté par nous… C’est bien d’être un Tunisien, en Chechia ou en casquette USA, un paradoxal, qui perd les pédales, un peu oriental, un peu occidental, régional, mais aussi très national, amoureux de mezoued et amoureux de métal, grossier mais aussi sentimental, un plat Tunisien, trop bien, fait de thon et aussi de piment, un mélange marrant, très spécial et con, un bouffon…

-Mode_Humour-

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